
Appel à résidence d'artiste et de designer
LA MER EST BLEUE
RESIDENCE JEUNE CREATION
Expédition artistique/navire de recherche archéologie sous-marine
Contexte
L'Ecole européenne supérieure d'art de Bretagne (EESAB), présente sur quatre sites en Bretagne (Brest, Lorient, Quimper, Rennes), investit le champ de la recherche en art et en design. Depuis plusieurs années l’EESAB développe des projets en lien étroit avec son territoire et notamment avec la mer et le littoral qui représentent des ressources inépuisables pour la création. En 2018 l’EESAB lance LA MER EST BLEUE, programme d’actions permettant aux étudiant.e.s, enseignant.e.s et diplômé.e.s de l’école de développer leurs pratiques autour de la maritimité.
L’Association pour le Développement et la Recherche en Archéologie Maritime (ADRAMAR) est régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901. Elle a été créée le 2 avril 1993 par Elisabeth Veyrat et Michel L’Hour dans le but de développer la recherche en archéologie maritime en France comme à l’étranger. Ses missions s’articulent autour de la recherche archéologique, de la valorisation et de la médiation scientifique et culturelle du patrimoine maritime. L’ADRAMAR est soutenue par la Région Bretagne, le Conseil Département d’Ille-et-Vilaine, la Ville de Saint-Malo et le DRASSM.
Conditions générales
Pour soutenir la jeune création, l’EESAB et l’ADRAMAR s’associent pour mettre en place un séjour d’un.e artiste ou designer à bord de L’Hermine Bretagne, navire de recherches archéologiques de l’ADRAMAR pendant une expédition scientifique.
L‘EESAB propose à un.e diplômé.e. des quatre sites de Brest, Lorient, Quimper et Rennes en art, communication et design une expédition de recherche en partenariat avec l’ADRAMAR.
Infos pratiques
L’expédition archéologie sous-marine :
Objet de l’expédition : En septembre 2019, l’ADRAMAR renouvelle une seconde campagne de prospection géophysique en baie de Saint-Malo dans le cadre de ses recherches en archéologie sous-marine. L’objectif de cette campagne est de localiser précisément le navire "Le Victor", de retour de pays lointains qui a naufragé en baie de Saint-Malo en 1645. Ce navire, dont le port d’attache est Saint-Malo,
revient en 1645 de pays lointains chargé de marchandises. Les traces écrites mentionnent son naufrage « à la côte de Saint-Briac » et la perte de 140 hommes d’équipage. C’est un aspect peu connu de l’économie maritime de la Bretagne et de l’activité du port de SaintMalo que le Victor permet d’évoquer. Hors du contexte de la grande pêche à Terre Neuve et précédant l’aventure corsaire, cette épave offrirait un éclairage inédit sur ce premier commerce mondial auquel les malouins prirent une part importante et sur lequel nos connaissances, historiques et archéologiques, sont aujourd’hui lacunaires.
Date : Du 23 au 28 septembre 2019.
Équipe sur place : 10 personnes, composée d'un capitaine, d'un chef mécanicien, d'archéologues plongeurs et de photographes plongeurs.
Conditions de travail : Travail en mer de jour lié aux horaires des marées, amplitude possible de 5h du matin jusqu'à 21h le soir. Savoir-vivre et savoir-être sont des compétences requises pour la vie en communauté pendant cette expédition.
Espace de travail : A bord du bateau L’Hermine Bretagne.
Matériel : Pendant l’expédition l’artiste/designer est tenu.e d'apporter outils, matériel informatique et matériaux nécessaires à leur travail.
Post-expédition : Un suivi postérieur pourra être mis en place à la demande de l’artiste/designer pour une aide à la production comprenant l’accès aux ateliers techniques, les médiathèques des sites de l’EESAB ainsi qu’à a bibliothèque spécialisée en histoire et archéologie maritime de l’ADRAMAR.
Budget :
• Frais de transport : un aller-retour du domicile de l’artiste/designer à l’embarcation sera pris en charge sur justificatif à hauteur de 200€ maximum.
• Hébergement : pris en charge par l’EESAB.
• Attribution d’une allocation de résidence forfaitaire de 45€ net/jour, soir 270€ pour la durée de la résidence.
Jadis il y a eu B.O.A.T le bateau, le 5ème site de l'EESAB et une école expérimentale mobile.
Jadis il y a eu B.O.A.T, une épave qui a brûlé au bout de trois ans.
Il fait bien de montrer que l'EESAB possède un Navire sur lequel travailler, encore faut-il que celui-ci puisse naviguer... Ce véritable emblème de l'établissement, symbole du territoire breton, était bien plus, à mon sens, un outil de communication qu'un outil pédagogique. Alors qu'on se demande encore pourquoi il y a très peu d'étudiant.e.s issus de l'immigration et des quartiers populaires des villes dans l'enseignement supérieur, et que cette question est une des priorités du Ministère de la Culture, on s'accroche encore et toujours à ce tas de ferraille qui fut un gouffre financier (entre autres). Il y a d'autres questions, comme la mise en place d'un plan de « développement durable » par exemple, qui mérite aussi et urgemment d'être révéler. Mais il est clair que les directeurs.ices ne peuvent se passer de leurs caprices, et grâce à ce nouveau partenariat, ils pourront mieux dormir la nuit.
Ce qui est sûr c'est que si l'Hermine Bretagne ne peux remplacer B.O.A.T, d'autres partenaires et d'autres partenaires financiers contribueront à louer, à acheter, ou à construire une autre pinasse.
Peut-être que le jour où les quatre sites de l'ESSAB seront délocalisés sur des chalutiers, alors, on pourra enfin donner des moyens aux projets qui ont tout autant, voir plus, de valeurs.
Voir le projet d'établissement 2017-2021 de l'école européenne supérieur d'art de Bretagne
p. 3 – 4 – 5
Introduction par Danièle Yvergniaux
p. 8 – 9
Une stratégie de communication et de partenariats pour élargir la diversité sociale et culturelle de nos étudiants et de nos élèves
p. 18 – 19
Une organisation de la recherche structurée et développant des partenariats solides avec les acteurs de l'art, de la création, et de la recherche académique
p. 42 – 43
Une gestion quotidienne respectueuse des questions environnementales : gestion des déchets, choix des matériaux et outils, (en lien avec les travaux CHSCT)
Ta mère est bleue
la note d'intention
Les contes et les légendes ont toujours titillé mon imaginaire. Les histoires existantes sont pour moi prétexte à la création, mais aussi à la recherche d'objets, de situations ou d'animaux. Je pratique principalement le volume avec l'utilisation de matériaux textiles et mous. Je cultive grâce à la couleur et parfois l'utilisation abusive de paillettes une esthétique visuellement attirante. Par cette aspect « JouéClub » je joue avec des ambiguïtés entre ce que je montre et ce que veux dire du monde. C'est lors d'accrochages ou d'installations que s'écrivent mes propres narrations.
Ce projet serait la chance de ma vie et l'occasion de faire évoluer mon travail de « la terre à la mer ». Les aspects qui me motive particulièrement sont le naufrage et la disparition. « Le Victor » est un navire qui a coulé et qui n'a jamais été retrouvé. Cela me renvoi à la mythologie et au citées engloutis telle l'Atlantide ou la Bretonnente citée Ys. Dans le fond, est ce que « Le Victor » a vraiment existé ? S'il a existé, est- ce qu'il est vraiment échoué vers Saint-Malo ? Est-ce que l'équipage est vraiment mort ou bien n'est-il pas devenu un équipage maudit, un équipage fantôme, comme dans Pirates des Caraïbes ? Beaucoup de mythologies, de faits réels et historiques se sont transformés aux fils des siècles. Des réalités sont devenues légendes sous les fantasmes et les croyances des Hommes. C'est par ce chemin que des faits réels peuvent devenir fictions et inversement. Bien sur, je sais de quoi je parle, j'ai vu Titanic des centaines de fois et Léonardo y est tellement beau !
Les questionnements déjà existants dans ma pratique artistique, liés aux objets et leurs représentations, seront présents. Je pense aux objets utilitaires qui était à bord du bateau, aux objets personnels appartenant aux membres de l’équipage, ou encore, aux objets composants le bateau.
Une fois à bord, je pense qu'il me faudra un petit temps d'adaptation. Au cours de ma vie je n'ai eu l'occasion de prendre le bateau que pour des allers et retours Lorient Port de Pêche/Port- Louis. Je redoute le mal de mer mais ayant l'estomac solide je saurais contenir la gerbe. Mon intention, si les dieux de la mer me donnent l'opportunité de participer à ce projet, serait d'utiliser cette expédition pour faire de la collecte. Si des photographes plongeurs font parties de l'équipage, serait-il possible d'avoir accès à leurs images ? Je prendrais moi aussi des photos, j’effectuerais des dessins, des prises de notes sur ce que je vois et ce que j'aimerais voir, et sur les échanges que j'aurais avec l'équipage. Bien sûr, si au cours de nos explorations nous découvrions réellement « Le Victor », alors j'aurais un véritable objet de travail sur lequel m'appuyer. Si cela n'est pas le cas je saurais, bien plus modestement, me contenter d'éventuelles trace du navire ou de leurs passagers. Je ne doute pas non plus qu'au cours de notre aventure nous découvrions des sirènes ou des licornes de mer, mais je serait bien plus impressionnée si Aquaman faisait une apparition.
Et je pense aux hypothétiques imprévues : peut être y aura-t-il une tempête au cours de notre croisade et l'Hermine Bretagne sombrera à son tour. Cette perte tragique donnera peut-être naissance à un nouveau mythe basé sur la pédagogie, la création et la recherche.
De retour à terre – s'il y a retour à terre – je pourrais me lancer dans l'élaboration plastique. Pour le rappeler, mon questionnement autour de l'objet sera bien présent. Il sera renforcé par mes recherches et découvertes faites à bord : les nœuds marins, les animaux aquatiques, l'histoire du navire «Le Victor », et je n'en doute pas des imprévues et des surprises qui auront eu lieu lors des fouilles. L'accès aux bibliothèques me permettra des précisions sur l'époque et m'évitera des anachronismes et autres erreurs maritime pour les futurs représentations de ces objets.
Mon intention final sera de créer un récit fictif par le volume en me servant de l'histoire de ce naufrage et des nouvelles découvertes faites au cours de cette odyssée.
En tant que jeune artiste il est important pour moi de soutenir encore un peu les projets innovants et ambitieux qui le mérite et qui ne sont pas du tout là pour impressionner ou faire jolie sur une plaquette publicitaire. Et peut-être qu'à force de communication, de partenaires financiers, et de propositions de résidences, L'Hermine Bretagne deviendra un jour le 6eme site de L'EESAB.